+Libres n’est pas un énième syndicat. Une philosophie singulière anime tous ceux qui ont participé à le faire vivre depuis sa création. Face à une Direction sous la coupe de notre actionnaire et trop souvent indifférente à la parole des salariés et de leurs représentants, nous revendiquons une solide volonté d’incarner un réel contre-pouvoir, replaçant les collaborateurs au centre de toutes les préoccupations.
En voici les fondations :
Une réelle ambition pour l’implication des salariés dans la vie du Groupe
Dans un Groupe en pleine crise d’identité, en l’absence de tout projet lisible et de stratégie claire, les salariés ont été les premières victimes de ces errances. Difficile pour la plupart d’entre nous de développer une pensée cohérente et objective sur la situation réelle de l’entreprise qui permette de trouver un motif de motivation pour venir travailler chaque matin.
Une approche pragmatique des sujets
A l’heure de toutes les simplifications, de tous les complots et de la pensée “prête à l’emploi”, une approche binaire de tous les sujets que nous avons traités, et de ceux, plus nombreux encore, qui nous attendent, pourrait s’avérer rassurante. Nous assumons pourtant le choix de la complexité, celle des idées mais aussi celle des êtres. Il faut étudier précisément les projets qui sont présentés devant les instances, en comprendre les avantages et les inconvénients. Quelles en seront les conséquences sociales et organisationnelles, les impacts business, à court, moyen et long terme ? Se forger une opinion prend du temps, parce qu’on a le droit de se tromper, de changer d’avis et que la construction d’un dialogue social riche est à ce prix. L’essentiel étant de ne jamais renoncer.
Dans un environnement sociétal et, pour ce qui nous concerne, télévisuel en pleine mutation, à l’heure de toutes les incertitudes en matière d’environnement, d’économie et de toutes les inquiétudes en matière d’emploi, il faut offrir aux salariés un autre horizon que celui d’une case partisane et dogmatique dans laquelle s’inscrire.
Le choix de l’humain
Pour porter cette ambition d’un syndicalisme pragmatique, libre et fier de ce qu’il est, nous avons fait le choix de candidats issus de toutes les entités du Groupe, de l’expérience et des parcours personnels comme préalable au débat, le choix d’un cercle vertueux où l’expérience des uns nourrit l’avis des autres.
Un Groupe malade de sa gouvernance.
Dans un Groupe où l’actionnaire décide de tout et est au cœur de toutes les décisions stratégiques, en totale contradiction avec les règles légales de gouvernance des sociétés, alors que les managers n’ont souvent pour seule alternative que de se soumettre, ou de se démettre, nous avons depuis plus de 3 ans laissé partir trop de nos talents, perdu trop de notre identité et de notre culture singulière. Il faut remettre les salariés au cœur du projet, savoir les écouter, savoir les convaincre, savoir les accompagner et conduire, avec eux, le changement, bref, rebâtir ensemble un nouveau projet que nous souhaitons aussi ambitieux que celui qui a présidé à la création de notre Groupe il y a 35 ans…
Une vision volontariste du dialogue social
Convaincus que Canal, s’il veut survivre, doit se réinventer, nous voulons que les salariés prennent une part active dans cette refondation.
Aussi ambitieux cet objectif puisse-t-il paraître, nous pensons que c’est sur un dialogue social riche et constructif que se cultivent les entreprises performantes.
C’est ce projet que +Libres porte depuis 2001 et nous souhaitons que vous soyez nombreux à continuer à le faire vivre et à le soutenir.
Poursuivre la route ensemble ?
Ce sont toutes ces raisons et cette vision partagée par beaucoup d’entre vous qui ont fait de +Libres le premier syndicat du Groupe Canal. Nous vous appelons donc non seulement à voter pour nos listes, mais aussi à nous rejoindre pour faire perdurer et enrichir cette vision singulière d’un syndicalisme collaboratif centré sur nos réalités, à la fois combatif et constructif.
C’est avec une résolue combativité que les représentants +Libres que vous élirez aborderont le mandat qui se présente.
Un plan social ?
Le premier dossier que nous aurons à traiter sera celui des conséquences sociales des errements stratégiques de ces dernières années, disons-le clairement, du plan social à venir. Quelle en sera l’ampleur, qui sera concerné ?
Sur ce sujet, comme toujours depuis 2001, vous pourrez compter sur notre détermination pour comprendre les enjeux et les motivations de cette réorganisation. Notre vigilance portera sur la cohérence entre le projet d’entreprise et les postes supprimés, dont la seule motivation ne devra pas être la baisse de la masse salariale. Bien sûr, nous veillerons particulièrement à l’accompagnement social des salariés. Habitués, malheureusement, aux restructurations qui ont ponctué l’histoire du Groupe ces dernières années, nous avons toujours été vigilants sur l’impact de ces réorganisations. Si accompagner les partants est essentiel, il ne faut pas non plus oublier ceux qui resteront et qui devront continuer à faire fonctionner les services. Comment ne pas être inquiet quand on sait qu’aujourd’hui certains services sont déjà exsangues et s’appuient sur des armées de stagiaires ? Notre crainte porte aussi sur la qualité de l’accompagnement social. +Libres juge qu’il ne serait pas acceptable que les indemnités de départ soient gérées différemment de ce que nous avons obtenu ces dernières années. Nous demanderons donc un engagement de la Direction sur ce point, en espérant que le tout puissant « Monsieur -20% » reste loin de tout ça… De plus, nous exigerons que le volontariat soit le premier critère de départ, la situation de l’entreprise permettant d’éviter le drame des départs contraints.
Les économies au détriment des conditions de travail ?
Comment un Groupe tel que le nôtre a-t-il pu mépriser à ce point ses salariés ? Dans un environnement plus imprégné par des modes de commandement hérités du 19eme siècle, alors qu’il nous faudrait des méthodes agiles de management pour relever les nombreux défis qui nous attendent, les élus +Libres portent inlassablement les valeurs de la co-construction. Il n’y a pas d’un côté les décideurs « sachants » et de l’autre, les exécutants.
Le refus d’un dialogue social constructif a prouvé toutes ses limites ces trois dernières années. Où étaient la gestion prévisionnelle des emplois et de compétences que nous réclamions ? Où se faisait l’accompagnement et la conduite du changement ? Les salariés et leurs représentants n’ont fait que subir des décisions à l’emporte-pièce au prétexte assumé « que le management à la terreur ne nuisait pas » ! Le dialogue social s’est trop souvent joué dans les tribunaux, où nous avons été contraints d’y défendre vos droits élémentaires, comme celui de toucher les 14 millions de l’intéressement.
Le résultat de cette idéologie rétrograde du mépris des salariés est aujourd’hui palpable dans la plupart des services : des managers sous pression qui transmettent ce stress à leurs équipes, une parole de nos dirigeants dévalorisée tant ils nous ont menti, une démotivation et un désengagement des équipes qui atteint des sommets.
En l’absence de vision stratégique claire, ce à quoi nous assistons c’est à une succession de plans d’économies aveugles qui, in fine, dégradent les conditions élémentaires de travail, d’hygiène et de sécurité, étouffent les énergies et les développements nécessaires et font fuir les talents dont nous aurions pourtant besoin. La aussi, replacer le respect des salariés au cœur de la stratégie constituera un de nos enjeux essentiels !
Vers un nouveau business model ?
Quelle stratégie pour le Groupe ?
Si la situation économique du Groupe s’est améliorée l’année dernière, elle reste fragile et nos résultats financiers dépendent trop fortement des plans d’économies qui se succèdent. Nous peinons à conquérir de nouveaux abonnés, surtout parmi les populations les plus jeunes. Nous avons besoin de nous réinventer mais la stratégie pour y parvenir reste floue et les défis qui nous attendent sont importants.
Quels métiers pour le pôle payant ?
Dans une année, nous ferons un saut dans l’inconnu avec la perte des droits sportifs de la Ligue 1. Comment allons-nous remplacer ce qui constitue aujourd’hui notre programme le plus puissant et le plus attractif ? Cette perte nous oblige à repenser notre modèle, l’offre de programmes comme la structure de notre offre commerciale et notre présence dans un marché de plus en plus digital et sans engagement. Nos concurrents les plus importants d’aujourd’hui et de demain ont privilégié un modèle non linéaire basé sur des contenus puissants et rassembleurs ainsi qu’une exploitation mondiale et centralisée. Devrons-nous favoriser un des métiers qui constitue notre richesse : éditeur de programmes, agrégateur de contenus et de chaines, distributeur ? Quelles seront les conséquences à la fois pour les salariés et pour notre Groupe ? Comment ces évolutions seront anticipées et les collaborateurs accompagnés ?
Quel modèle pour le pôle gratuit, pour Studiocanal ?
Des pertes importantes, des investissements et des développements limités, une forte dépendance à un animateur-producteur pour C8, une concurrence plus nombreuse et une rédaction affaiblie pour CNews, un marché de la publicité à la télévision en baisse structurelle et où le renouvellement s’avère difficile : le pôle gratuit a besoin de trouver un nouveau souffle. Comment et par qui sera-t-il incarné ?
Pour Studiocanal également, le marché s’est durci avec une offre foisonnante, notamment de séries TV. Le Groupe veut limiter les risques financiers sur les nouveaux films et les nouvelles séries TV. Dès lors, les choix confirmeront-ils la volonté de voir l’entreprise devenir un acteur majeur, en particulier pour la fiction d’origine Européenne ?
Et vous dans tout ça ?
Notre plus gros enjeu c’est vous !
Notre mission est de vous accompagner et de vous soutenir. Nous défendons le dialogue social comme outil de performance, parce que nous avons la conviction que la maximisation des bénéfices au profit de l’actionnaire ne peut être le seul objectif de l’entreprise et que la recherche de la satisfaction des salariés fait partie des finalités sociales que Canal se doit d’intégrer.
Ces valeurs, nous les portons dans notre fonctionnement puisque chez + Libres ce sont les adhérents qui prennent la décision collégialement de la signature d’un accord ou non. Notre indépendance et notre autonomie reposent sur nos adhérents, tous salariés du Groupe. Notre fonctionnement se doit d’être démocratique et nous ne sommes que l’émanation des salariés avant d’être celle d’organisations extérieures. Nous travaillons dans l’ombre en plus de nos métiers pour faire notre maximum pour préserver vos intérêts. Nous avons l’expérience, l’envie et le sens du devoir nécessaire à cette tâche,
Vous avez toujours été et serez encore au cœur de nos préoccupations !